Présidé par le professeur Nadia Bezad, le Collectif marocain de défense des médicaments génériques entend agir pour faire prendre conscience des enjeux du débat mondial sur les médicaments et l’avenir des médicaments génériques au Maroc. Il s’agit, entre autres, de contribuer à l’atténuation des pressions auxquelles le Maroc est soumis dans les négociations multi ou bilatérales et de soutenir par la même occasion les efforts de promotion des médicaments génériques en tant qu’alternative opérationnelle pour la maximisation de l’accès aux médicaments.
Regroupant des associations œuvrant dans le domaine de la santé publique, sensibles aux problèmes de santé de nombre de nos concitoyens, conscientes des enjeux et soucieuses de parvenir à un large accès aux médicaments, le Collectif pour la défense et la promotion des médicaments génériques cherche à appuyer les pouvoirs publics pour transformer l’Accord sur les Aspects des droits de la propriété intellectuelle (ADPIC) en opportunité d’intérêt national.
La 5° Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce intervient après la signature des accords de l’OMC en 1994 à Marrakech, qui a imposé une protection sur les brevets.
Accès
Elle intervient également après la déclaration de Doha (novembre 2001), qui a tenté de réparer les équivoques suscités par l’Accord sur les ADPIC, en particulier celles ayant trait à l’utilisation abusive par les multinationales de la disposition de protection sur les brevets qui bat en brèche le principe de l’accès aux médicaments.
La conférence de Cancun a justement pour mission de parvenir à un consensus international sur les points encore en suspens dont, en particulier, la liberté pour les pays en développement d’accéder aux médicaments génériques pour les besoins de la santé de leur population. Le Maroc n’échappe pas à la règle.
Pour résumer, le médicament générique est une copie qui remplit les mêmes critères de qualité, d’efficacité et de sécurité que le médicament original.
Par ailleurs, toute la chaîne de fabrication et de distribution est l’objet de contrôles aussi nombreux et rigoureux, que le médicament soit un générique ou non. Le principal avantage des génériques est leur coût.
Couverture
La molécule ayant déjà été identifiée, la constitution de la demande d’autorisation de vente (la fameuse autorisation de mise sur le marché ou AMM) coûte moins cher... et le prix de vente du médicament est par conséquent beaucoup plus avantageux. En moyenne, le prix d’un générique est 30% inférieur à celui de l’original. Dans la plupart des cas, l’arrivée d’un médicament générique pousse le laboratoire commercialisant la molécule originale à aligner ses prix sur ceux des génériques.
Pour le Maroc, où le taux de couverture médicale ne concerne que 16% de la population, où le pouvoir d’achat ne permet pas à la plupart des citoyens d’avoir accès aux médicaments selon leurs besoins et où le projet d’assurance maladie obligatoire piétine toujours, l’Accord sur les ADPIC constitue un défi majeur pour l’avenir de la santé nationale. Les énormes difficultés qui ont marqué les discussions entre les pays développés, où les multinationales du médicament font la loi, et les pays en développement, simples consommateurs, ont failli à plusieurs reprises faire capoter l’ensemble du processus.
On conçoit parfaitement la difficulté de trouver le juste équilibre entre les intérêts commerciaux des premiers, détenteurs de brevets, et les intérêts de santé publique pour les seconds, très intéressés par l’alternative que constituent les médicaments génériques.
Contribuer à l’atténuation des pressions auxquelles est soumis le Maroc dans les négociations multilatérales, «participer à lui rendre le rôle qui doit être le sien dans les débats mondiaux et soutenir les efforts de promotion des médicaments génériques en tant qu’alternative opérationnelle pour la maximisation de l’accès aux médicaments», sont quelques unes des missions que s’attribue ce Collectif.
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